Chants d'amour

Julie Roset, soprano
François Gallon, violoncelle
Yoann Moulin, clavecin

Strozzi, Monteverdi, Cavalli, Händel, Dowland, Purcell, Lully, Rameau…

Heureux ou malheureux, l’amour occupait tous les esprits de l’Europe baroque, les compositeurs faisant assaut de mélodies plus belles les unes que les autres, de récits aux harmonies toujours plus audacieuses. Berceau de l’opéra, l’Italie montre bien sûr la voie : si Claudio Monteverdi demeure le nom le plus connu des mélomanes contemporains, ses disciples reprennent génialement le flambeau, notamment à Venise-même. Vénéré dans toute l’Europe, Francesco Cavalli s’affirme comme son héritier direct, laissant des dizaines d’opéras, conservant l’esthétique poétique de son mentor mais imprimant toutefois une ampleur mélodique plus importante. Son élève Barbara Strozzi accentue encore cette beauté mélodique, en particulier dans sa très célèbre cantate Lagrime mie. Tout le continent adopte avec passion l’art transalpin. De l’autre côté de la Manche, Henry Purcell scelle l’union des styles anglais, français et italiens, avec un raffinement sans égal tant dans l’harmonie que dans la vocalité : la musique qu’il écrit pour accompagner maintes pièces théâtrales regorge de gemmes plus scintillantes les unes que les autres. Le jeune Händel quitte son Allemagne natale pour assouvir son amour de l’opéra italien et les cantates écrites à Rome dans les années 1706-1707 témoignent d’un génie éclatant, comme par exemple Poiche giuraro Amore, sur un texte du cardinal Ruspoli lui-même.

La voix radieuse et la poésie expressive de Julie Roset, l’un des grands espoirs du chant français, fait d’elle l’interprète rêvée de ce répertoire tour à tour charmant ou bouleversant. Avec à ses côtés deux musiciens admirables, François Gallon au violoncelle et Yoann Moulin au clavecin, elle dessine une carte du tendre irrésistible.